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le terrain de sport
2 août 2015

prise de chou - Paris / Shanghai

Bok_Choy

Bonjour,

Le chou pak choi ou bok choy ou tout ce que vous voudrez, les sinogrammes autorisent bien des déclinaisons en pinying, j'ai tourné autour pendant 3 ans. Sur les marchés. Dans les restaurants. Bouilli dans l'assiette. Braisé dans le bouillon. Son air sympathique en forme de tête de Ringo Starr bicolore n'évacuait pas le fait que ça demeurait pour moi une des nombreuses variétés d'épinards dont raffolent les Chinois et que je n'aurais avoué apprécier pour rien au monde. Et puis il y a quelques jours, en vadrouille dans le 13ème et, tiens pourquoi pas, chez les Tang Brothers à portée de jambes, le chou en question vient me titiller, avec sa petite tête d'oeuf chevelu, le vert vif de ses feuilles, la naissance de ses côtes d'un blanc que lui envierait la cornée d'un bébé et son prix attractif. De retour à la maison, je googuelise à bras rallongés et découvre qu'il ne s'agit en aucun cas d'un épinard, mais bien d'un chou, que sa saveur est à la fois moins forte et plus relevée que celle d'un bête chou de base et que c'est braisé qu'on doit le savourer. Certes. Braisé ou bouilli, ainsi que je l'ai énoncé plus haut, je l'ai déjà écarté dans mon assiette, après avoir mâché sans envie des rames de verdure inodores et décolorées par la cuisson.

On va quand même faire une tentative. Après les avoir aspergées d'eau, je tranche la base de deux de ces petites perruques végétales, coupe les feuilles les plus conséquentes en quatre et met le tout à sécher dans un torchon. Je plonge dans le réfrigérateur, isole du regard deux tomates un peu trop mûres, les envoie valser dans un bol après les avoir sommairement déchirées en morceaux. Une gousse d'ail dodue se retrouve effilée au fond de la poêle, saisie en même temps que les feuilles de pak choi que viennent rejoindre les morceaux de tomates. J'augmente le feu une minute, une rasade de vinaigre de Xerès atterrit là-dessus. Je sers sur une tranche de cake aux olives et aux lardons qui traîne par-là depuis quelques jours. Rien à redire. Passé dans le turbo acide du vinaigre et gifflé par l'amertume puissante de l'ail, le petit chou se tient à carreau, ne moufte pas, et joue son rôle de feuillage à merveille, se risquant même à dégager des parfums discrets qui n'apartiennent qu'à lui. Donc, nous sommes copains. Et le petit chou à tête d'homme vient de gagner le droit de prendre place à ma table, régulièrement.

Merci de votre attention

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Commentaires
K
Nom de dieu c ça, c exactement ça, ça ressemble aux troll dolls, celles avec des cheveux verts, j'avais jamais tilté !!
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