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le terrain de sport
26 août 2015

l'été dernier - votre maison - boleslaw danikowski - Lille

Bonjour,

l'été dernier, à la recherche d'une table basse destinée à occuper le vide central d'un salon en devenir, j'ai déniché un meuble long et étroit au plateau constitué de céramiques. Les carreaux d'un vert profond, enduits d'une glaçure mate, représentaient des vignettes évoquant une Mittel Europa rurale ou transcrivant des scènes d'inspirations religieuses dans l'esprit de Rouault, une interprétation naïve de Roualt. Intrigué, j'ai effectué des recherches et découvert que les éditeurs du meuble, Guillerme et Chambron, avaient croisé le chemin d'un céramiste d'origine polonaise à qui ils avaient décidé de confier l'aspect ornemental d'une partie de leur production. Une production hybride qui empruntant ses structures au modernisme, chapardait également un faisceau d'influences venues d'Europe centrale pour créer un effet inattendu. Sobre et rugueux.

 

danikowski

                                                                            

Comme un conte gothique pour enfants filmé par un tenant japonais du plan fixe. Et il s'avérait que le céramiste en question, Boleslaw Danikowski, était doté d'un instinct propre, d'une oeuvre propre, et que cette production affichait autant de personnalité que les meubles de Guillerme et Chambron. Bien que s'inspirant de la fantaisie vallaurienne (en cela, redevable aussi bien aux inventions de Picasso pour Madoura qu'aux épures de Jacques Innocenti ou aux géométries renflées de certaines coupes de Roger Capron), mais encore d'un imaginaire tirant plus ses bords vers le nord et l'est (expressionnisme allemand), ou de la statuaire africaine, Danikowski avait su creuser en lui pour surnager à la surface de ce syncrétisme et conserver un caractère personnel à ses oeuvres. Notamment dans des statuettes et des vases en cuivre ou recouverts à la feuille d'or, reprenant, étirant, bosselant, émaciant des visages cubistes jusqu'à la perte de la figuration

ou dans des personnages ou groupes de personnages parés soit d'émaux métalliques, soit d'une palette terrienne plus mate, contemporains des poupées d'Alexander Girard auxquelles ils renvoyaient un écho transylvanien, pris dans une même logique figurative, stylisée chez les unes, plus romantique chez les autres.

 

 

Méritant une place auprès des grands noms de la céramiques des Trente glorieuses, Danikowski me faisait entrer dans un univers très européen, rapprochant Sud et Nord, Est et Ouest, avec bonheur et sans solution de préférence. Cet été-là qu'un retour d'Asie attristait, appartient un peu à cette découverte qui en a brièvement éclairé les derniers jours.

Merci de votre attention

 

Vous en découvrirez plus sur Guillerme et Chambron - édition de meubles Votre Maison - en suivant ce lien

http://www.proantic.com/magazine/2014/09/21/guillerme-chambron-ensemblier-decorateur/

ou de façon plus exhaustive en consultant celui-ci

http://pourvotremaison.blogspot.fr/2015_02_04_archive.html

et sur Boleslaw Danikowski en visitant ce dernier

http://www.artmajeur.com/fr/artist/jeromed

 

 

 

 

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Commentaires
J
Merci pour cet article qui met en valeur l’œuvre de mon père.<br /> <br /> Bien cordialement<br /> <br /> Jérôme Danikowski
S
Qu' elle est l utilité d' une table basse? Un concept ? Est-ce qu 'un objet disgracieux et utilitaire ne peut pas être magnifié par un tiroir ? Ce n est pas le but du design ?Il n 'y aurait-il pas un chalenge à trouver des solutions esthétiques à toutes ces futilités.
L
objet-frontière, création du 20ème siècle assortie au salon, oscillant entre l'utile et l'inutile, la table basse ne peut décemment être affublée d'un tiroir disgrâcieux et honteusement utilitaire. Sansuffit je t'ai reconnu...
S
Magnifique table basse, mais où est le tiroir indispensable qui nous permet de cacher tous nos objets honteux ( la télécommande, les sous bocks ...).
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