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le terrain de sport
23 octobre 2015

et j'ai crié - apologie du casse-dalle - cheZaline

ou comment Delphine Zampetti revisite la madeleine salée d'une enfance que vous n'avez pas eue

 

CHEZALINE

On doit compter plus d'idées à la seconde dans la tête de la susnommée que d'éclairs de conscience à l'année dans la caboche de Nadine Morano. De l'enseigne revisitée avec ce Z qui n'est pas de Zorro, mais qui sent le coup de fouet ou le coup de tête, à la carte qui décide de bouleverser géographie et praxie culinaires avec un aplomb tel qu'on se prend à y croire, la patronne des lieux méritera un jour un peu mieux que les 6 mètres carrés dans lesquels elle doit ruer quotidiennement des quatre fers.

Laissons un peu de côté le folklore typique 11ème, le commerce détourné et la clientèle qu'on préférerait cantonnée à la rue Keller presque voisine, pour décrire en quelques phrases ce qui pourrait devenir un cas d'école. Etant acquis que la carte déborde de partout autant que d'inventions qui vide le contenu de la casserole dans le casse-croûte, trempe le cabillaud dans le guacamole ou titille la grosse dame de Morteau à grand renfort de pickles, le tout exécuté avec une aisance telle que, oui, l'évidence s'impose et qu'on finit par oublier comment c'était avant, on peut sincèrement estimer que Delphine Zampetti nous confronte à l'un des devenirs possibles de la "cuisine" - avec des parenthèses puisqu'on finit enfin par s'en éloigner, de la déification du chef Truc ou chef Machin, l'important n'étant plus ce qui se passe en coulisses, mais bien la matérialité de ce que vous ressentez sous les crocs, sous le nez ou entre les doigts. Pour moi, il s'agissait de poulet en pot au feu glissé dans un fourreau de 25 cm de pain croquant et craquant. Mais ç'aurait pu être la milanaise de veau en sauce gribiche et citrons confits ou le Prince de Paris dans son costard de pesto. Tout semble parfait, la dame jongle avec les mythologies culinaires de proximité et sait vous faire prendre des vessies pour des lanternes, Belleville pour le Poble Nou, le Testaccio pour Ménilmuche et Brera pour Malasana ainsi que 11h pour l'heure du déjeuner, avalé de plus en plus rapidement à mesure que l'excitation de la découverte montait et que la rue de La Roquette descendait, direction la Bastille. La plus grosse réussite de la maîtresse des lieux, un terrifiant tour de passe-passe, étant tout de même de réussir à vous faire croire que le meltingpot culinaire qu'on propose à vos sens existait déjà dans l'assiette de vos grands-parents et sous la même forme. Cerise sur la gâteau, les prix tout petits qui viennent confirmer que la cuisine de l'avenir ne s'inventera pas sous les ors et les damas, mais ça, depuis la baffe que la cuisine espagnole a collée à ses congénères transpyrénéens il y a 15 ans, on le savait déjà.

Il faudra revenir, avec moins de hâte, dès l'ouverture, s'asseoir à l'un des 4 tabourets, essayer un poivron farci ou les calamars/céleri et tenter de percer le mystère Zampetti. Parce que l'affaire est beaucoup plus complexe que ne le laisse croire l'apparente bonhommie du personnel, de la patronne et des lieux.

Et, non, vous n'y échapperez pas, on n'attendait plus que lui

Christophe " Aline " ( Legendado )

Merci de votre attention

 

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