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le terrain de sport
6 décembre 2015

1981 - a la croisée des destins d'une ville - New York

Balade dans une New York en état de grâce, sur un air de Suicide et des images alternatives. Follow the guide.

NY1981A

Bonjour,

récupérés sur YouTube au rythme des divagations d'un soir, deux morceaux de Suicide qui viennent illustrer les extraits de deux films saisissant Manhattan au sortir de la gueule de bois des années 70. Alors convalescente, rudement secouée par la folie du disco et de la no wave, toute une génération venait de perdre ses bouées de sauvetage nocturnes : le Studio 54 pour les uns, fermé emblématiquement un 31 décembre 1979, et le CBGB's pour les autres, en passe de devenir une attraction touristique. Convalescente, orpheline de ses repères urbains, une foule trendy se retrouverait bientôt dans un dédain commun des sinistres mirages de Wall Street. Dans l'attente de quelque chose que l'on ne pouvait encore qualifier, les 80's se dessinaient à peine, le mot AIDS n'avait pas encore été prononcé et Suicide, avec ses synthés flottants et ses voix éthérées, endossait le rôle de bande-son idéale de la ville-monde.

Premier morceau/première pellicule

BASQUIAT81

Cheree (l'hypnotique) / New York Beat Movie (ou Downtown 81 pour sa réincarnation cannoise de 2001) - Agencées autour de la figure centrale de Jean-Michel Basquiat, ces images, glanées le long des rues, des scènes et des catwalks de la New York du tout début des années 80, ne seront assemblées que 20 années plus tard, au début du 21ème siècle, par la grâce de Michael Zilkha. L'ex-patron des défunts ZE Records (à ne pas confondre avec le label chicagoan quasi-éponyme, Z Records) signait là sont chant du cygne, à la gloire des musiciens qu'il avait produits à la fin des années 70. Au fil des dérives du personnage principal, on croise James Chance, Arto Lindsay ou encore Kid Creole et ses Noix de coco (et même Suicide par le biais de hasards ultérieurs et youtubesques).

Un homme cherche une femme. Les images pourraient se résumer à ça. Pensé comme un périple squelettique tracé par la haute silhouette du peintre, le trajet de la caméra emprunte ses errances à l'Haïtien pour nous mener au bout de la nuit new-yorkaise et des personnalités qui la construisent.

Downtown '81 ("Cheree" - Suicide)

 

Second morceau/seconde pellicule

RICHARDHELLSMITHEREENS

Shaddaz (la narquoise) / Smithereens - Présenté à Cannes en 1982 en sélection officielle, Smithereens n'a pas laissé de regrets et l'on se souvient plus volontiers de son homonyme musical. Pourtant, ne serait-ce que pour le casting, des lieux et des interprètes, et l'humour patraque, ces images méritent qu'on les interroge. Semblant revenu de tout, avançant les épaules voûtées et les yeux levés au ciel, comme pour y trouver une conjuration à la maudite galère dans laquelle il s'est embarqué, Richard Hell passe par là avec une telle nonchalance qu'on s'attend à le voir sortir de l'image à chaque instant. Sa partenaire en infortune, Susan Berman, cabotine avec un naturel confondant, essayant de tirer son épingle du jeu et évoque déjà, par moment, le personnage que campera Madonna trois ans plus tard dans Recherche Susan désespérément de la même Susan Seidelman. Le plaisir réside dans la visite de lieux-clé new-yorkais, le second Peppermint Lounge notamment, fréquenté alors par Bowie, Jagger et Yoko Ono et mis en musique par, entre autres, les Cramps, les Bangles et Afrika Bambaataa, et dans le filmage désinvolte qui correspond bien à l'identité indéterminée de l'époque. Peu farouche, apparemment ravie de sortir des années de poudre et de violence, de Taxi Driver en Midnight Cowboy, New York n'en demande pas tant qui se laisse lécher par la caméra en faisant le gros dos, tout à son aise dans son nouveau rôle d'icône cinématographique laidback. Avec, pour compagne, cette Shadazz narquoise et presque enjouée, une rareté chez Suicide

Suicide - Shadazz

Merci de votre attention

 

 

 

 

 

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