je suis ton homme - I'm your Boogie man - Miami

Bonjour,

1976. Depuis New York et Londres, le punk s'apprêtait à lancer ses troupes hirsutes à l'assaut du monde vieillissant de la musique populaire. Le bébé Ramones avait déjà poussé son premier vagissement et son jumeau astral londonien ne s'en battait pas encore tout à fait les couilles, mais n'en était pas loin. En direct du Sunshine State, sur une plage de Miami, les pieds dans l'eau et la tête dans la lumière, KC & The Sunshine band s'en souciait comme de leur première paire de platform boots. Pur produit de la culture hédoniste des années 70, poussé aux engrais du plaisir et de la fiesta society, I'm your Boogie man parlait plus aux tripes qu'à la tête. Et pourtant. Doté d'une construction d'une intelligence redoutable, rarement atteinte dans l'industrie musicale orientée, le morceau mettait en scène un petit scénario de servitude, d'addiction à l'autre, tout en respectant, ô combien, l'auditeur. La structure partait de presque rien, l'air de rien, et se développait tranquillement, comme un jeu de construction entre des mains expertes, en s'étirant, en faisant le gros dos, avec ses montées de cuivres et de piano successives, sa basse qui évoquait plus le tigre à l'affût que le matou repu, des percussions cadrées au millimètre et une guitare sinusoïdale.

Parler de One hit wonder n'est pas tout à fait adéquat. Le groupe avait produit et produirait encore quelques succès quoique bien en-deçà de celui-ci. Dire qu'il s'agit d'une tuerie serait insuffisant. Une machine à swinger, on se rapproche de la définition. Une pilule de vie, indispensable à l'épanouissement de tout être doté de deux jambes et de deux bras, on y est. Réussissez à vous passer de ça quand vous venez de (re)découvrir que ça existait et vous gagnerez mon étonnement. Envoyez-moi votre adresse. On a peut-être quelque chose à se dire sur un ring virtuel. Etes-vous bon perdant ? Bonne écoute et merci de votre attention.

 I'm Your Boogie Man-KC And The Sunshine Band (With lyrics)